Émile Morel, auteur arrageois désormais complètement oublié, publie en 1907 un texte consacré aux mineurs, au titre évocateur,
Les Gueules noires. Dans une composition parfaitement construite, sept récits montés en kaléidoscope emmènent le lecteur sur le carreau de la fosse, dans le coron et l’estaminet, au plus près d’un mineur, d’une jeune trieuse, d’une veuve ou d’un patron. Peu à peu, au fil de la lecture, sans aucun élément chronologique, ni référence géographique, le lecteur, immergé dans un monde d’une dureté à peine imaginable, est gagné par l’émotion. La mort, la maladie, l’exploitation des hommes sont omniprésentes. Un texte noir très juste.
Les Gueules noires paraît peu après la catastrophe de Courrières, la deuxième catastrophe minière de tous les temps qui fit 1099 morts en 1906. Il est magistralement accompagné de 16 lithographies hors texte et de 41 dessins par
Théophile Steinlen, illustrateur plein d’empathie pour la classe ouvrière et les gens du peuple.
Avant-propos de Dominique Simonnot, auteure de l’ouvrage Plus noir dans la nuit, La Grande Grève des mineurs de 1948, paru en 2014.
Postface par Philippe Kaenel, historien de l'art, spécialiste de Steinlen.
Sélection TÉLÉRAMA Noël 2021 - Savoirs
Date de parution : 2020
ISBN : 9782915398205
57 illustrations 16 lithographies pleine page et 41 gravures et dessins
14 x 20 cm 280 pages
Thème(s) : catastophe minière |
Courrières |
dessins |
Lithographies |
mine |
mineur
Émile Morel, auteur arrageois désormais complètement oublié, publie en 1907 un texte consacré aux mineurs, au titre évocateur, Les Gueules noires.
Dominique Simonnot est journaliste au Canard enchaîné, où elle tient une chronique judiciaire : Coups de barre.
Elle est auteure de l’ouvrage Plus noir dans la nuit, La Grande Grève des mineurs de 1948, paru en 2014 chez Calmann-Lévy, retraçant le long combat des mineurs grévistes pour faire reconnaître leurs droits, de 1948 à 2011.
Philippe Kaenel est professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Lausanne. Ses travaux portent sur l’illustration, la caricature, la bande dessinée, l’affiche et la photographie. Il a notamment été co-commissaire de l'exposition "Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923). L’œil de la rue", présentée en 2008-2009 à Lausanne au musée cantonal des Beaux-Arts, et à Bruxelles au musée d’Ixelles.
DANS LA PRESSE
Télérama – Sélection Beaux livres 2021
« À L’occasion de l’adaptation de Germinal d’Émile Zola par France Télévisions, cette réédition des huit récits d’Émile Morel, parus en 1907, tombe à point. La vie des mineurs de fond, leur quotidien, les catastrophes et les luttes pour tenter d’améliorer les conditions de travail.
Avec les superbes dessins de Steinlen »
Christophe Patillon dans Le Club de Mediapart
« Morel avait l’intention d’intituler cet ouvrage « Multitude, solitude », titre d’un des sept tableaux, et à mes yeux, le plus beau et émouvant. « Multitude, solitude », façon de nous rappeler que dans le malheur commun, on peut se sentir terriblement seul et abandonné.»
Diana Cooper-Richet, historienne et chercheur au centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines dans The Conversation au sujet de notre réédition des Gueules Noires d’Émile Morel :
« Une très belle réédition de l’ouvrage d’Émile Morel »
« Abondamment et puissamment illustré par l’artiste suisse Théophile Steinlen, il méritait tout à fait d’être de nouveau mis à la disposition des lecteurs […] »
Francis Pian dans Le Monde Libertaire
« Ce n’est pas un roman, c’est la vie des mineurs (…) Le style de Morel est brut, brutal. C’est du vécu, du reportage, de l’Albert Londres, du Séverine. Ce n’est pas un roman, c’est la vie des mineurs. Vous sentirez la chaleur humaine, le bruit des hommes qui gueulent en Ch’ti, les injures, l’odeur. (…) Ces pages sont vraiment des moments de sociologie, celle du quotidien.» A lire en intégralité ici ou à écouter sur Radio Libertaire en podcast 5 mn à partir de la 46′ là
Sylvain Boulouque dans L’Ours
Emile Morel « donne à la mine un caractère vivant, procédant à des descriptions dans un style totalement différent de celui de Zola.(…) témoignage poignant. »
Dans La Voix du Nord
« On constate que le monde de la mine est toujours aussi violent. »
François André dans la revue Toudi :
« La nouvelle édition des Gueules noires contient une intéressante contribution de l’historien de l’art Philippe Kaenel qui définit ainsi le choix esthétique de Steinlen : « privilégier les hommes et les femmes oppressées ou en souffrance par rapport à l’action et, surtout, ne représenter que ce dont il est le témoin empathique ». »
Frédéric Thomas dans Dissidences
« Les Gueules noires, à travers une mosaïque de récits qui sont autant de scènes, dessine le paysage d’une région minière au début du XXe siècle. En quelques pages, l’éditrice, Myriam Degraeve revient succinctement sur l’auteur, qui « a laissé très peu de traces dans le panorama littéraire », et l’histoire du livre. »
Philippe Allienne dans Liberté Hebdo
« Myriam Degraeve (éditions À Propos) a eu l’excellente idée de republier, 113 ans après, Les Gueules Noires d’un auteur arrageois aujourd’hui oublié, Emile Morel. Et comme cette jeune maison est spécialisée dans les livres consacrés à l’art, l’histoire de l’art et au patrimoine, cet ouvrage est accompagné de 16 lithographies hors texte et 41 dessins de l’illustrateur anarchiste Steinlen. »
F. Leparmentier dans Geochronique
« Les éditions À Propos rééditent le livre d’Emile Morel, Les Gueules Noires, paru en 1907, un an après le drame de Courrières, du nom de la compagnie minière exploitante, qui entraîna la mort de 1099 mineurs le 10 mars 1906 dans le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais. »
AVIS DE LECTEURS
« Très belle réédition d’un recueil de sept nouvelles paru en 1907, superbement illustré à l’époque par l’artiste suisse Steinlen, et augmenté aujourd’hui d’images de la catastrophe de Courrières. Morel, écrivain oublié, a un style aussi réaliste que délicat, et les récits qui ouvrent et closent l’ouvrage, respectivement « La Paye » et « Veuve », sont extraordinaires. Comme il était introuvable à un prix raisonnable, cela valait la peine. » – Florestan
C’est très ému que je viens de tourner la dernière page des ‘’Gueules Noires’’ d’Emile Morel et je tiens à vous exprimer toute ma reconnaissance pour ce remarquable travail d’édition.(…) je suis natif de la ville de Lens, au cœur du bassin minier des Hauts de France, et je reste profondément attaché à l’histoire de cette terre de travail, de souffrance, mais aussi de fierté, si bien illustrée par messieurs Morel et Steinlen. Merci encore pour cette publication.
– Xavier Camus